2024 - Sortie à la journée à Fontainebleau - 11 juin***

 Mardi 11 juin 2024 : sortie à la journée dans la Forêt de Fontainebleau

 Sortie annuelle d'été, préparée par notre Président et notre nouvelle animatrice Véronique A..

Parcours prévu : Une boucle de 20 km dans la Forêt de Fontainebleau avec 220 m de dénivelé.

Points d’intérêts : Le charme de la forêt de Fontainebleau, la mare aux Evées, l'ancien Puit de pétrole, la Grotte aux Cristaux et la Butte Saint-Louis ainsi que quelques sentiers Denecourt dans les rochers.

Nous avons rejoins Bois-Le-Roi à partir de Chaville, trajet un peu long, rendez-vous matinal... mais une superbe randonnée qui nous a tous enchantés et dépaysées.

Notre animatrice nous a guidé professionnellement, associant règles de sécurité et descriptifs des centres d'intérêt croisés.

A commencer par un petit historique sur la Forêt de Fontainebleau :

"Depuis 1966 les forêts domaniales sont placées sous la tutelle de deux ministères : Agriculture et Ecologie. Différents statuts garantissent la pérennité de cette forêt et assurent une protection renforcée

• Site classé (1965)

• Réserve de biosphère au titre de l’UNESCO (1998)

• Forêt de protection (2002) : garantit l’intégrité du massif contre toute amputation (32 000 ha

dont 28 000 ha boisés),

• Zone de protection spéciale (Réseau européen Natura 2 000)

• Forêt d’exception (2013) : valorise toutes les richesses du massif et prépare la forêt demain.

La forêt actuelle est le résultat des plantations très importantes au 18e siècle (surtout des feuillus) et au 19e siècle (surtout des résineux). On dénombre actuellement : 42 % de chênes,10 % de hêtres, 40 % de pins sylvestres. La Forêt de Fontainebleau accueille des grands animaux sauvages dont la population compte approximativement :  700 cerfs et biches (soit 3 pour 100 ha), autour de 300 chevreuils, 3 000 sangliers"

Nous parcourons des chemins très divers, à la végétation aussi riche que variée, passant de terrains sablonneux  à des chemins au travers de chaos rocheux, quand nous ne disparaissons pas dans les fougères luxuriantes.. Nous traversons aussi des routes à grande circulation où nous réussissons de magnifiques traversées en râteau orchestrées par le sifflet du guetteur...!!

                                                

A un moment nous dirigeant vers la Mare aux Evées, nous apercevons de part et d'autre un tracé très régulier de canaux. Notre guide nous explique (voir note 1).

La Mare aux Evées

 

Les canaux

Arrivés à la Mare aux Evées, joli havre de paix, nous reconnaissons les racines des cyprès chauves au bord de l'eau, les pneumatophores déjà vus à l'Arboretum de la Vallée aux Loups.

Les pneumatophores

Nous passons devant un ancien puits de pétrole,avec un certain nombre d'équipements de forage. Découvert en 1958 par une société qui allait donner naissance à ELF AQUITAINE , le gisement de pétrole de Chailly a été exploité jusqu'en juin 1986. 

Nous sommes intrigués par le balisage bleu que nous rencontrons, les sentiers de Denecourt. Claude-François Denecourt (1788-1875), ancien sergent de la Grande Armée, était avant tout un amoureux de la forêt de Fontainebleau et voulait la faire découvrir aux visiteurs. A partir de 1842, il commence à flécher des sentiers pédestres, créant ainsi les premiers sentiers balisés au monde, les sentiers bleus.

Sortis des fougères nous cheminons à travers les rochers jusqu'à notre aire de pique-nique sur une hauteur, où de grandes roches relativement plates nous accueillent.

 

Il faut repartir, nous atteignons cette fois encore une curiosité de la Forêt de Fontainebleau, la Grotte aux Cristaux, gisement de la « Calcite de Fontainebleau » (voire note 2).

Nous n'avons pas fini de trouver des curiosités sur notre chemin. Nous montons sur une butte calcaire qui culmine à 122m où nous découvrons un site archéologique avec des fouilles en cours, l’Ermitage Saint-Louis (Louis IX – 1214 1270). Plusieurs fouilles se sont succédé, en 1873, 1892, 1948, 2017 et encore aujourd'hui. La fondation du site remonterait au 13ème siècle, voire au 11ème. Des sépultures et des dépôts d'ossements ont été découverts à l'emplacement de la Chapelle (voir note 3 sur la légende de la Butte Saint-Louis).

Nous prenons le chemin du retour vers la gare de Bois-Le-Roi, fatigués mais enthousiasmés par cette randonnée associant découvertes de sentiers forestiers bien différents de nos forêts de Fausses-Reposes et de Meudon et découvertes historiques que nous ignorions pour la plupart d'entre nous.

Un grand merci à notre guide et merci pour ses références qui nous ont permis de joindre ces notes.

21,4km et 257m dénivelé

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Note 1 :

"La Mare aux Evées, est un point d'eau artificiel... Son nom provient de « œuvée », un endroit où vivent les animaux ovipares (oiseaux, serpents) et surtout, déposent leurs œufs.
Zone autrefois très marécageuse, plus de 20 km de canaux ont été creusés de 1833 à 1835 (règne
de Louis-Philippe) dans le cadre de travaux de grande envergure visant à assainir le canton. Les canaux rayonnent en étoile autour de la mare, qui d'après le plan d'Achille Marier de Bois d'Hyver contient 12 300 m3 d'eau. Des plantations d'arbres ont en même temps été réalisées sur les talus, chênes pédonculés principalement, divers chênes américains, sapins, épicéas, et cyprès.
Vers 1830, ont été plantés des cyprès chauves, dits de Louisiane, dont on peut observer une
excroissance aérienne des racines, les pneumatophores (déjà vus à l'Arboretum de la Vallée aux Loups). Les fossés ont été curés plusieurs fois entre 1859 et 1982. En 1979, le Syndicat intercommunal du ru de la Mare aux Evées est créé pour la poursuite de l'aménagement et de l'entretien des canaux."

Note 2 :

"Ces gisements bellifontains sont apparemment uniques au monde. Il existe très peu de gisements de calcite de ce type ; aucun ne présente des cristaux de cette taille et de formes aussi parfaites. Ces cristaux de Bellecroix sont connus dès le XVIIIe siècle et sont entrés dans les collections royales. En 1774, un carrier dénommé Laroche découvre des "cristaux de grès" dans les Sables de Fontainebleau. Louis XVI visite les lieux lors de la découverte. Par la suite, De Lassonne (1778) décrit les grès et émet les premières hypothèses de leur genèse.

Les calcites sont d’âge Quaternaire et liées aux périodes glaciaires. Elles ont moins de 1 Ma (million d’années) et de nombreuses ont été datées entre 30 000 et 20 000 ans, c’est-à-dire de la dernière glaciation. Elles sont sans rapport avec l’âge du dépôt des Sables de Fontainebleau qui les contiennent (30 Ma). Leurs alignements au sein des sables suggèrent une précipitation à partir d’anciennes nappes phréatiques. Elles sont des archives de l’interaction entre les eaux météoriques de surface et les eaux profondes de la nappe."

Note 3 :

La légende de la butte Saint-Louis
L’ermitage Saint-Louis (Louis IX – 1214 1270) se situe au cœur de la forêt de Fontainebleau, sur une
butte calcaire qui culmine à 122 m. La tradition veut que la chapelle ait été fondée par le roi Saint Louis qui se serait perdu en forêt lors d’une chasse en 1264. Alors attaqué par des voleurs, il serait monté au point le plus haut pour sonner du cor afin d’être secouru par sa suite. En mémoire de cet incident, il fit élever la chapelle Saint-Louis-en-Beaulieu avec, pour la desservir, l’ermitage au vocable de Saint-Vincent. Des recherches en archives menées en 2017 ont permis de découvrir que l’ermitage appartint au domaine royal jusqu’en 1610. Cette année-là, le roi Henri IV en fit don à Paul Fouet, religieux de l’ordre des Trinitaires et chapelain ordinaire du roi à Fontainebleau. La destruction de l’ermitage fut ordonnée en 1701 par Louis XIV suite à l’assassinat du dernier ermite en 1699

 

Plan de l'Ermitage